Présentation de Chantal Gagnon

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Je suis professeure agrégée au Département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal. J’y donne principalement des cours de traduction économique et de traduction commerciale. Je donne aussi le cours sur les interférences linguistiques.

Je m’intéresse depuis près de quinze ans à la question de la traduction des discours politiques au Canada. Ainsi, j’explore la portée de la traduction institutionnelle au gouvernement fédéral du Canada. Je me suis notamment penchée sur les relations de pouvoir qui émergent des textes traduits au gouvernement fédéral. À l’aide des outils de l’analyse critique du discours, j’ai déjà démontré que la traduction du mot Canada entraîne parfois des écarts de traduction importants. Ces écarts sont occasionnés par une lutte de pouvoir entre d’une part le discours nationaliste canadien-français ou québécois, et d’autre part le discours nationaliste anglo-saxon ou pan-canadien (voir un exemple ici). On comprend qu’en contexte canadien, la traduction est étroitement liée à la question identitaire.

La question de la traduction politique m’a naturellement amenée vers la traduction journalistique, puisqu’au Canada, les journalistes sont souvent appelés à traduire les propos de leurs dirigeants bilingues. Ces recherches interrogeaient notamment le rôle du journaliste-traducteur ainsi que la visibilité de la traduction dans les quotidiens canadiens (voir ici). À partir d’un corpus d’articles de quotidiens canadiens, j’ai cerné trois rôles différents pour les journalistes qui rendent compte d’un discours politique : le journaliste-témoin du phénomène de la traduction, le journaliste-commentateur de la traduction et le journaliste-traducteur de discours politique.

En combinant mon intérêt pour la traduction journalistique à celui pour la traduction économique, j’en suis venue à contribuer à la création de l’Observatoire du discours financier en traduction. Le discours des institutions financières me semble un terreau particulièrement fertile pour explorer la façon dont le pouvoir social s’inscrit dans la langue financière.

En somme, mes recherches s’articulent autour de trois pôles : la traduction institutionnelle, la traduction journalistique et la traduction financière. Les questions d’identité et de jeux de pouvoir sont donc régulièrement au rendez-vous.